La crise accélère le temps, et semble prolonger un interminable "début", générateur de mille questions, tant pour la santé que pour l'économie.
- DVSM, 25 mars 2020. Le mardi 3 mars, déjà 3 semaines, l'Hexagone est encore dans une sorte de mauvaise humeur. En plein week-end, et alors qu'il était question de discuter sérieusement de cette épidémie qui soudain se met à nous concerner tous, nos dirigeants viennent de faire passer illico un 49.3 stoppant net un insupportable délire en chapelet d'amendements relatifs à l'épineux sujet des retraites. Le baril de pétrole a rapidement et fortement perdu de sa valeur, passant de 70 à seulement 59 dollars. Pas de quoi trop émouvoir l'Amérique, mobilisée médiatiquement par son "Super Tuesday". Oui, mais sur notre territoire, l'angoisse commence aussi à s'installer, subrepticement. On déplore en effet un troisième décès lié au coronavirus. Il faudrait sans doute agir. On ferme sans délai le Salon de l'Agriculture qui, depuis une semaine, bat son plein, longues et promotionnelles déambulations de politiques au menu, mais qui, ce serait insupportable, ne peut exagérer l'ultime dimanche, premier jour du mois de mars. Oui, au fait, mars...! Les premières mesures contre l'agresseur viral sont prises, avec notamment l'interdiction des rassemblements de plus de 5000 personnes. Même pas mal...! Déjà, se pose LA question, peut-on maintenir le premier tour des municipales, prévu pour le 15...?
Une semaine plus tard, de 3, le décompte est passé à 50 décès. Aïe... Mais d'autres chiffres sont en revanche à la baisse, comme les personnes pouvant se rassembler, réduites à 1000, alors que le baril ne descend plus, il dévisse, à 36 billets verts. Rappel de quelques repères, un baril de pétrole contient 159 litres d'huile de roche qu'il faudra raffiner. En France, en temps normal, entre 1600 et 1700 personnes perdent la vie chaque jour que le diable fait, dont une bonne centaine par morts violentes (accidents, suicides, assassinats...). Encore une huitaine pour savoir si le premier tour des élections municipales peut être maintenu.
Depuis, et alors que ce premier tour a été maintenu, la France s'est enfin pliée aux rigueurs d'un confinement presque complet. Le baril semble se stabiliser autour de 25 dollars, et les décès se déplorent entre dizaines et centaines au quotidien. Alors, on resserre les boulons, tout en grippant un peu plus une économie dont l'électro-encéphalogramme s'aplatit doucement, inexorablement. Si les 10 jours environ que prend l'incubation de la maladie virale sont confirmés, on ne peut que s'interroger sur le nombre de transmissions qui se sont peut-être concrétisées au cours de cette période dominée par un flou bien peu artistique.
A l'heure présente, au moins 5 à 6 semaines de confinement sont probablement incontournables, et lorsque que l'étau se desserrera, il faut s'attendre à un retour progressif et non immédiat à une circulation libre des individus. Les mesures prises par ordonnances qui modifient temporairement de multiples facettes de la vie du travail juridique et économique, annoncées par le Premier Ministre, s'accompagnent d'un commentaire révélateur. La France se prépare à un choc colossal et long... D'où d'autres annulations d'événements à prévoir. Par exemple, on imagine mal la Foire de Paris, prévue à partir du 30 avril, en mesure de se maintenir, d'autant plus que sa réparation est dans le néant collectif du confinement. Aurait-il fallu déclencher immédiatement, dès ce début du mois de mars, un confinement ultra rigoureux, auquel la population n'était en outre pas préparée...?
En outre, ce qui n'est pas un détail et rend bien des supputations très théoriques, la pandémie est à l'échelon planétaire. L'annulation des JO (prévus du 24 juillet au 9 août) porte d'ores et déjà jusqu'au milieu de l'été les conséquences économiques irréversibles de la contagion. Et même la rentrée n'est plus très éloignée de possibles répercussions.