La transition thermique électrique de l'automobile ne peut être qu'une évolution au très long cours... Les chiffres sont têtus.
- DVSM, 6 janvier 2020. Les précipitations prophétiques actuellement très à la mode vont se heurter à la vitesse du temps réel. Tant pis pour la crédibilité de ceux qui les propulsent. En toile de fond, les annonces pourtant se suivent sans se ressembler. Il n'y a que quelques semaines, certains constats semblaient sévères. Selon les résultats des immatriculations, les utilisateurs ne se dirigeaient concrètement qu'à pas très mesurés vers les véhicules 100% électriques*. Changement de ton, comme pour se glisser dans le droit fil d'une vérité officielle. Mais alors que des voix semblent désormais tabler sur 50% du marché des véhicules neufs d'ici 10 ans, quelques données factuelles laissent songeurs. Même à l'heure des vœux, les vœux pieux restent ce qu'ils sont.
Le parc de véhicules particuliers et utilitaires légers est d'environ 37 millions d'unités. Chaque année, environ 2 millions de véhicules neufs s'y intègrent, chassant vers le cimetière (ou vers des zones géographiques plus nécessiteuses) les vieux clous ainsi éliminés. En admettant non pas dans 10 ans, mais qu'immédiatement 100% des modèles entrant en scène soient électriques, le délai de transition totale serait de 17 ans. A multiplier par 2 si l'on table sur 50%... dès à présent, soit 34 ans, et forcément bien plus si ce seuil de 50% ne survient que dans une décennie. Certes, des mesures incitatives et énergiques (jusqu'à des interdictions du diesel ou, l'audace légiférante n'ayant pas de limite, de tous les moteurs à énergie fossile) peuvent influer sur ces délais. Mais le plus élémentaire des réalismes oblige à considérer que les plans sur la comète dressés de-ci de-là tendent à vouloir configurer ce qui se passera dans au plus tôt un demi-siècle. Présomptueux, non…?
* Les véhicules hybrides connaissent en revanche un bien meilleur accueil.