
La plus connue des batteries de l'ère numérique est-elle déjà condamnée…? Ses défauts font peser une lourde hypothèque sur son avenir réel.
- DVSM, 25 novembre 2019. La question soulevée peut sembler insolite. Et angoissante pour certains industriels qui se sont lourdement engagés sur un terrain semé d'embûches. Pour la propulsion d'équipements en tous genres, dont bien sûr l'automobile, la Lithium-Ion conserve un handicap de poids, dans tous les sens du terme. C'est au prix d'un nombre d'éléments colossal (et lourd) que les voitures électriques semblent ne pas parvenir à franchir un cap décisif en termes d'autonomie. Les 300 à 500 km restent une sorte de mur infranchissable, assorti d'un temps de recharge de plusieurs heures, même pour des recharges partielles. En dépit des récompenses flatteuses décernées à ses inventeurs (Prix Nobel), cette technique qui a dépassé 40 ans d'existence, reste coincée sur ses positions, seulement améliorées par des gains modestes. Pour ne rien arranger, sa fragilité incendiaire et explosive lui vaut des mesures vexantes, comme celle qui tend à l'écarter des équipements embarqués comme des cargaisons de frets non spécialement sécurisées à bord des avions.

Le monde du drone semble doucement tourner la page. Intelligent Energy, firme britannique spécialisée dans les drones industriels, également active aux US, au Japon, en Corée et en Chine, a choisi de longue date d'utiliser des piles à combustibles activées à l'hydrogène. Certes, côté sécurité, ce gaz qui n'aime pas les étincelles ne brille pas énormément en termes de réputation lorsqu'il s'agit d'évoquer la sécurité. Toutefois, il est peut-être plus commode à sécuriser. Et surtout, il apporte un avantage qui ne laisse personne indifférent. MMC, autre entreprise également spécialisée dans les drones professionnels, a récemment lancé son Griffion H (photo) qui, de 2 heures d'autonomie en Li-Ion, passe à 15 heures de travail continu avec la pile à hydrogène. Il suffit d'imaginer la même transposition dans le monde de l'automobile pour comprendre le sort qui serait réservé au monde du Lithium. Mais il faut se garder d'un optimisme prématuré. A produire, l'hydrogène coûte très cher, et s'il commence enfin à constituer une menace pour l'univers piles, ce dernier pourrait réagir au moins pendant un "certain" temps. D'autant qu'un facteur collatéral n'est pas à négliger. Si elles excitent les médias, les voitures électriques restent dans des volumes de diffusion très modestes (que certains n'hésitent pas à qualifier de franchement décevants). La conséquence est que les provisions de Lithium ont été surévaluées, et il y a du "surstock"…! Ce qui pourrait entraîner des baisses de prix répercutables jusque dans les halls des concessions automobiles. Ce qui, malheureusement, ne rallongera pas le temps du plein.

