LES PONTS et les automobiles autonomes, quels réflexes...?

Il y a des questions correctes, d'autres qui le sont moins. Par exemple, qu'aurait fait une auto autonome à Gênes...?

- DVSM, août 2018 - La tragédie italienne est à la fois une leçon, et inspiratrice de questions multiples. Comme par exemple: est-ce une bonne idée que d'avoir maintenu programmé ce soir le film "Un pont trop loin"*, dont le titre remue inévitablement des pensées inconfortables...? Plus sérieux. A Nantes, en franchissant une fois de plus, comme quotidiennement, le pont de Cheviré, peut-on résister soudain à une foule d'interrogations à propos de la comparaison entre la mesurette du 80 km/h, et le colossal travail de mise à niveau des ouvrages d'art de l'Hexagone, dont les routes sont de surcroît déjà en piteux état...? Il a fallu des semaines pour mettre en place les panneaux (il semble que tout ne soit pas terminé), quelques secondes pour que l'édifice italien s'effondre...

Sur ce viaduc sans doute mal entretenu, dont les fondements ont peut-être été portés par la foudre au-delà de ce qu'il leur restait de tolérances mécaniques, qu'aurait fait un véhicule doté d'une conduite autonome...? Aurait-il fallu à bord, un conducteur attentif à 100% de son temps pour pouvoir stopper in extremis, comme certains chauffeurs l'ont fait au moment du drame, évitant de justesse la chute mortelle (la question ne se pose naturellement pas pour ceux qui étaient ou seraient déjà engagés)...? Cette catastrophe va probablement conduire les bureaux de R&D à remettre à plat certains de leurs dossiers. Jusqu'où peut aller l'autonomie...? 

On distingue, entre le bâtiment et l'enseigne Ikea sur mât, l'un des pylônes du viaduc de Gênes, avant effondrement. (Photo du site Ikea).

Au-delà de la tragédie, vient l'économie. Cruelle, mais vitale. A quelques centaines de mètres du viaduc effondré, se situe une zone commerciale. Il n'y a que 420.mètres entre l'ouvrage d'art détruit et l'entrée du parking du magasin Ikea, dont certains voisins ont des patronymes connus, Leroy-Merlin, Decathlon, etc. On imagine les répercussions, ne serait-ce qu'en termes d'accessibilité, que peut entraîner l'accident. Et bien sûr, sur tout ce qui concerne l'activité économique locale et au-delà, compte tenu du caractère de cette zone, également essentielle en termes de passage. Les incidences d'une hypothétique catastrophe sont-elles réellement prises en compte lorsque les hésitations se font jour sur les budgets d'entretien, voire de remplacement...? Et, pour revenir un peu égoïstement à notre territoire, qu'en est-il seulement des instances décisionnaires pour agir, éventuellement avec une promptitude absolue, entre les voies et ouvrages dépendant d'administrations différentes...? Comment, par exemple, serait gérée une urgence concernant un ouvrage de la SNCF franchissant sur un même périmètre un autoroute et une route départementale...? En cas d'accident, voilà qui tomberait mal... 

* TMC, 21 h 00...