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Petite réflexion qui pourrait donner à certains innovateurs célèbres l'occasion de se faire sonner les cloches…
Edito, par Yves Dupré.
... > Mon iPhone n'est qu'un 4S. Autrement dit, un vieux clou, qui ne s'enrichit plus depuis longtemps des nouvelles versions d'iOS, et n'est pas loin de tomber dans cette tragique et honteuse obsolescence si souvent décriée ces temps-ci, au moins jusqu'à ce que les médias se tournent dans une autre direction, alléchés par la disparition d'une célébrité, une de plus, un ouragan destructeur ou la découverte de l'emploi fictif d'un proche de dirigeant politique éminent.
En dépit de ses rides, ce smartphone me sert à mille et un usages que j'apprécie énormément, et je prends des photos et des vidéos à qui mieux mieux. En clair, je n'ai, sans doute comme bon nombre d'utilisateurs, pas envie d'en changer. D'autant que, regardant avec attention et un début d'envie les modèles plus récents exposés dans un superbe Apple Store, un vendeur m'a fait remarquer que, loin d'être dépassé, mon mobile intelligent reste intégralement utilisable. Certes, il m'énervait un peu, se croisant les bras côté énergie, certainement sous le poids des applis plus lourdes et plus nombreuses que ce qu'il était en mesure d'exécuter quand il était jeune, tout comme la Li-Ion qui l'anime. A mettre à l'imparfait. Influencé par la récente turbulence "iPhone, batteries et obsolescence etc.", j'ai fait une croix sur ce que disaient les conseilleurs dans le genre "à quoi bon changer une batterie sur un appareil si ancien…?" Batterie changée, pour moins de 30 euros, et le voilà reparti, comme aux premiers jours… Tout ce que l'on a dit, évoqué, commenté, critiqué, déploré, n'était que billevesées…
Et pourtant, il lui manque une petite chose. Ne voyant pas les heures défiler, je ne déteste pas être de temps à autre renseigné sur ce temps qui s'écoule. Et je constate que l'horloge intégrée n'est même pas fichue de sonner les heures. Alors qu'elle me permet de chronométrer, de me réveiller à l'heure choisie pour chaque jour de la semaine et du ouikènede, et d'utiliser une minuterie, même si, pour éviter de trop cuire les patates, j'utilise une minuterie à ressort achetée il y a plus de 35 ans pour quelques anciens francs chez un quincaillier depuis longtemps parti en retraite.
"N'exagérez pas, il existe téléchargeables à tout moment, et même gratuitement, des quantités d'applis pour sonner les heures…" me rétorquera le premier lecteur de cet édito, suivi en cela par tous les autres. Oui, je le sais. Mais je retiens que, dans leur conception futuriste d'un engin capable de changer la presque totalité des usages de toutes les populations, Steve Jobs et ses adjoints n'ont visiblement pas pensé à faire en sorte que l'on puisse entendre un gentil ding dong toutes les 60 minutes. Ce que fait en revanche sans défaillir la cloche de l'église de mon village, laquelle, faute d'un affichage digital, et d'un cadran visible de ma fenêtre, m'impose de compter les coups pour savoir si l'heure d'aller déjeuner est arrivée ou si la nuit n'est plus très éloignée. Comment penser à tout...?