Canon jette son dernier G1X dans cette âpre bataille.
Deux saisons dominent historiquement sur le marché des appareils photos. Les semaines approchant l'été et donc la saison où le temps (plus radieux) et le temps (disponible) permettent à un maximum d'amateurs de faire des clichés est l'une de ces deux crêtes de saisonnalité. L'autre, plus banalement, mais fructueuse, est la saison des cadeaux. Que voici. Comme chacun le sait, pour les chalands qui n'ont d'autres ambitions photographiques que figer des souvenirs simples, la messe est dite avec les smartphones. Pour tous les autres, la hiérarchie s'établit selon les usages, leur diversité et les circonstances d'utilisation. Tout en haut, le reflex et l'hybride dans son ombre, tout en bas, les compacts. Et entre les deux, ce produit magique qui devrait combiner les qualités des premiers, ou presque, et l'aspect pratique des seconds, ou re-presque.
La juxtaposition entre les termes "compact" et "expert" est au cœur de cette effervescence, chacun tentant d'éviter les remarques peu ou prou désobligeantes dans le style du pas assez compacts ou pas assez expert. Sony, Panasonic, Fujifilm se retrouvent sur le ring de ce combat, dans lequel Canon ne revendique rien d'autre de qualifiant que le nom de la lignée : G1 X.
Voilà pourquoi la troisième génération, Mark III, qui sera à vendre dès ce mois de novembre, évite ces écueils. S'il fallait le définir, il serait en effet plus juste de le résumer en bridge de petite taille et de très hautes performances. Mais le bridge a pris une réputation très moyenne et d'ailleurs fort injustifiée. De plus, il apparaît de plus en plus souvent avec des zooms à trois chiffres, contre le "seulement" 3X du Canon (+6X numérique). Un choix qui à lui seul révèle les options du fabricant. L'autre indice qui s'ajoute à ce repère en en confirmant le sous-entendu est ce qui figure sur l'étiquette : 1.210 euros, le double d'un compact expert de bonne facture et répondant à notre définition (réellement petit -donc poche compatible-, doté d'un écran orientable et d'un viseur électronique de haute technologie, si possible du RAW, et des perfs photos dignes de notre époque).
Le coût du Canon risque donc de provoquer des états de profonde réflexion embarrassée, auquel il sera possible de répondre au moyen des nombreux atouts purement photo de ce numéro III, qui bénéficie de sérieuses et positives retouches par rapport à son prédécesseur (mark II), à commencer par l'ergonomie, comme le souligne son écran orientable enfin à la hauteur de ce que l'on attend d'une grande marque.
Oui, il est un peu cher, et bien des clients pourraient s'interroger au regard d'un choix à trancher entre celui-ci et un hybride peu encombrant autorisant un jeu d'optiques variées. Mais par rapport à un compact expert, c'est un argumentaire orienté qualité des prises de vues qu'il faudra développer, avec à la clé un passage sorties de caisses nettement plus charpenté. Pourquoi faire simple quand on peut faire double.?