Les argents, le vôtre, le nôtre, intéressent terriblement l'univers numérique.
Jour J comme jeudi...Voici venir une semaine pas comme les autres. Les révolutions sont souvent rapides dans leurs excès, lentes dans leurs retombées. Bientôt deux siècles et demi après la révolution française, certains se targuent encore de leurs titres nobiliaires. Il avait fallu bien moins de temps dès les années 80-90 (1700) pour que des têtes tombent "guillotinement". Celles qui vont tomber de cette manière brusque et sans retour sont les "têtes de ponts" de nos plus grands établissements, les agences bancaires. La faute au numérique.? Oui et non. Car le mouvement avait été amorcé il y a bien longtemps. Déjà, notre Minitel donnait le ton. Et aujourd'hui, ce sont plus de 9.000 de ces agences dont la fermeture est programmée dans tout au plus quelques mois en Europe. Et le smartphone dans tout cela.?
Cet ordinateur de poche et son très haut taux de possession rendent possible l'initiative d'Orange dans le lancement de sa banque en ligne, spectaculaire lors de son annonce il n'y que quelques mois, mais aujourd'hui presque dans la banalité d'une lente mais inexorable révolution. Le smartphone va-t-il devoir intégrer de nouvelles aptitudes techniques pour se faire encore mieux adapté à sa nouvelle utilité.? Peut-il se transformer en un nouvel instrument propice aux larcins de l'ère digitale.? De simples (même si,elles sont complexes) applis suffiront-elles à accomplir l'adaptation notamment sécuritaire que ce changement ne va pas manquer de faire apparaître.? Car possédant petit à petit les codes, les mots de passe, les empreintes digitales, les spécificités oculaires et le visage reconnaissable de chaque smartphoneur, cet instrument magique peut aussi devenir bien plus dangereux qu'un rustique Opinel.
Révolution.? Peut-être, mais il faut sans doute garder un peu de sang-froid face au vocabulaire. Depuis des années, nous vivons dans un paradoxal mélange des genres. Les banques sont devenues assurances, et inversement, de grands groupes de distribution ont petit à petit fait évoluer leurs cartes de fidélisation en cartes bancaires, et abritent dans leurs murs des guichets aptes à de multiples services. Orange, qui n'est autre que l'ex-France Télécoms, a été séparé des historiques PTT pour que ne reste d'un côté que le courrier (branche qui est depuis aussi devenue Banque Postale, et même petit opérateur virtuel de téléphonie mobile); de l'autre les télécommunications qui, jeudi prochain, se feront banque... Presque un non événement, sauf pour le citoyen consommateur, qui va devoir s'appliquer à ne pas confondre le haut débit qu'on lui fait miroiter d'un côté, et l'éventuel et coûteux débit bancaire de l'autre, à utiliser avec modération. Puisque nous en sommes au clin d’œil de vocabulaire omniprésent dans cet épisode, osons remarquer en espérant qu'aucun présage ne se dissimule dans ce hasard. Orange Banque va naître un 2 novembre, lendemain de Toussaint et jour des morts...