Un petit air de déjà-vu sourd d'expériences tentées ces temps-ci. Ce qui n'estompe pas quelques doutes face à une réalité qui n'a rien de virtuel.
Aujourd'hui mardi, grande première. Intel en alliance avec la Major League de Baseball va, outre Atlantique, permettre à des spectateurs de voir des rencontres depuis leur salon comme s'ils étaient dans le stade. C'est clair, la réalité virtuelle tente sa chance à la manière de la 3D il y a quelques années. En la circonstance, sont annoncées de-ci de-là des retransmissions d'épreuves sportives dans ce concept technique. Avec comme jadis, est envoyé le signe supposé évident que "tout le monde va s'y mettre"... Ce message subliminal visant tous les futurs clients pourrait cependant avoir des effets moins positifs qu'espérés. Ce qui pourrait avoir pour effet de provoquer le jet du bébé avec l'eau du bain. Pour la 3D, c'est bel et bien la conséquence que chacun peut constater. Au lieu d'avoir fait vivre cette technologie des images stéréoscopiques dans des champs d'application pertinents, des initiatives aussi chimériques que précipitées l'ont fait disparaître quasi totalement.
La réalité virtuelle, ce n'est pas la même chose, rétorqueront de nombreuses voix. Certes, et c'est même une technique qui peut avoir des utilités multiples encore plus intéressantes et plus constructives que la 3D. Mais de là à vouloir la propulser sans plus attendre au rang d'un marché grand public, il y a une distance. Heureusement, les contraintes d'accès pour les utilisateurs ne sont pas les mêmes. Des casques simples couplés à des applis bien ficelées sur smartphones constituent des solutions à la portée de presque tous et plutôt satisfaisantes. Mais à l'autre bout de la chaîne, côté production, on revient à la case 3D. Équiper de quoi retransmettre en RV toutes les épreuves d'un championnat ou du Tour de France suppose une très large audience. Sinon, le marginal l'emporte.