L'automobile sans chauffeur est quasi inventée. Que fait-on du chauffeur sans auto ?

Les consommateurs attendent-ils avec impatience une automobile qu'on ne conduit plus ?

La question posée en sous-entend une autre : certaines conquêtes techniques aboutissent-elles à de supposés progrès dont le besoin, recensé ou non, n'est en rien démontré ? Pour ce qui concerne l'automobile, la "bagnole" pour les intimes, une récente enquête devrait inciter à une certaine prudence. Elle a été effectuée en prévision du Mondial de Paris. Et elle révèle que 9 personnes sur 10 aiment l'auto. Aïe ! Voilà qui, avant tout autre considération, met à mal l'autophobie que certains médias s'appliquent à colporter, une détestation de la voiture qui en fait n'existe que chez quelques citadins, bobos non motorisés, classiques défenseurs d'une pensée unique aussi trompeuse que certains sondages politiques. Cette même enquête souligne que nos semblables considèrent cet instrument motorisé à roulettes comme un outil de plaisir et de liberté. En outre, pour nombre d'individus, le plaisir de conduire reste très présent. 

Toutes les firmes qui investissent lourdement pour développer une auto capable d'aller de Paris à La Bourboule pendant que son seul occupant fait un gros dodo plein de rêves ne se nourrissent-ils pas d'un songe susceptible de devenir cauchemar si cette conquête high-tech connaît le même succès que la 3D ? Une interrogation qui en outre appelle une réponse tenant compte d'une tendance qui semble commencer à poindre : celle du "no technology". 

En attendant que cette nouveauté débarque, ne serait-il pas opportun de se demander ce que l'on fera des chauffeurs de taxis, de poids lourds, d'autobus, de camions à ordures etc. ? 

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