Centres commerciaux : la sécurité en question.

Dans la période à hauts risques qui s'est installée en France et chez plusieurs de nos voisins européens (entre autres régions du monde également menacées) les sentiments oscillent entre frayeur et courage. Jour après jour, chacun réalise que tous les lieux où la vie quotidienne suit son cours peuvent devenir les théâtre d'actes horribles. Et il semble raisonnablement impossible de prétendre éliminer tous les risques. N'entrons pas dans le feuilleton des polémiques aux caractères trop souvent politiciens. Mais peut-on par ailleurs de contenter de discours généreux et compassionnels en comptant les victimes et estimant que tout avait été fait pour garantir une sécurité jusqu'aux limites de l'imparable ?

Expositions clairement identifiées

A chacun son domaine. Pour DVSM, celui-ci est en grande partie l'univers de la distribution. Chaque jour, des centaines de milliers de personnes se rendent dans des centres commerciaux, les fins de semaines concentrant régulièrement des foules importantes. Comment ne pas frémir en songeant à ce que pourrait entraîner des actes commis dans de tels lieux. A cette évocation, la réponse facile consiste à dire que la protection intégrale pour tous est impossible, ce qui est vrai. En revanche, de nombreux centres commerciaux constituent, grâce à leur conception, des lieux dans lesquels une certaine protection serait possible. La plupart des centres possèdent quelques entrées où un contrôle rigoureux avec réel inspection des sacs permettraient sinon d'éliminer, au minimum de réduire les intrusions d'individus aux projets destructeurs. Entre la concentration économique et les mesures à prendre dans de nombreuses galeries où chacun entre sans doute trop facilement à l'heure présente, la notion d'impossibilité ne tient pas. Les grands hypermarchés comptent souvent des centaines de collaborateurs, 500, 600, 700 intervenants n'étant pas rares, auxquels il faut ajouter des effectifs de la même échelle qui sont actifs dans les cellules, les galeries etc. Il ne serait pas disproportionné d'imaginer dans de telles installations quelques dizaines de personnes chargées d'un contrôle rigoureux aux différents points d'accès. Certes, cela pourrait créer une gêne pour la clientèle, et même des tensions de la part de chalands ne supportant pas cette contrainte. Toutefois, ces mêmes clients ne seraient-ils pas les premiers à dénoncer l'absence de contrôles de sécurité si un carnage était soudain à déplorer ? On peut aussi soulever le poids économique de telles précautions. La sécurité a un prix. Elle peut même être horriblement onéreuse. Mais que deviendrait la fréquentation des centres commerciaux si une catastrophe venait à se produire ? Sans oublier que le "coût" humain et matériel des morts et des blessés est, pour sa part, toujours considérable.

Alors que la France a adopté le principe de précaution à une échelle qui peut être jugée disproportionnée et paralysante dans certaines circonstances, n'est-il pas curieux de voir notre pays, en dépit des efforts déjà déployés, gérer la précaution d'une manière un peu trop économe ?

RETOUR VERS TOUTES LES INFOS