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Positions dominantes et choix des consommateurs.

QUAND LE LIBRE CHOIX DES CONSOMMATEURS SE HEURTE À DES DISPOSITIONS RÉGLEMENTAIRES PLUS DESTRUCTRICES QUE CONSTRUCTIVES…

Nous voici dans un territoire compliqué. La lutte contre les positions dominantes (et surtout, l'abus que peuvent en faire certains) est faite pour les consommateurs. Elle est non seulement légitime, mais qui plus est, indispensable. Elle tend à éviter qu'une entreprise puisse devenir monopolistique, et de la sorte imposer ses choix et ses tarifs à ses clients. C'est dans cette même optique que l'on sanctionne les entreprises (en général grandes, voire plus que ça) qui se sont illégalement "entendues", sanctions qui ne sont pas si rares. Pourtant, cette vision généreuse peut aussi se heurter à des contradictions, par des effets induits pénalisant plus qu'ils ne protègent les consommateurs. En outre, cette volonté rencontre des limites dans sa mise en œuvre, pour des raisons dont on peut se demander si, dans leur finalité, elles ne servent pas quelques autres intérêts quelque peu "spécifiques". Dans le domaine des transports ferroviaires de voyageurs (pour les marchandises, le monopole n'existe plus), chacun voit à quel point les réticences pour en venir à une réelle concurrence sont colossales. Un domaine parmi beaucoup d'autres, où le choix reste nul ou symbolique, alors qu'une lutte au couteau sur les barèmes serait appréciée du plus grand nombre (énergie, eau potable…).

Comme le soulignait tout récemment notre partenaire la Web-TV ITnumeric, la Commission européenne (qui, rappelons-le, est une organisation administrative dont les décisions, contrairement à nos lois, ne relèvent nullement d'un choix démocratiquement consenti par les populations, renifle dans les parages de Google qui, il est vrai, a attiré des proportions énormes de consommateurs vers ses services. Néanmoins, Google a surgi dans son univers sans le soutien d'une quelconque entente, du moins pas dans le sens du fournisseur qui téléphone à un confrère et concurrent pour dire, par exemple: "T'es d'accord, on ne baisse pas les prix en dessous de tel tarif". Initialement, le moteur de recherche de Google a doucement "aspiré" de nombreux habitués de Yahoo!, (nous sommes en pleine actualité) parce que globalement, comme cela se dit familièrement, "il était plutôt mieux fichu".

Après que Microsoft eut consenti à dégoupiller son Internet Explorer de Windows, d'autres logiciels ont été proposés. Si Google a tiré sur ce point la couverture à lui, il ne l'a pas fait sans se heurter à une concurrence réelle. Puis, vint Android : celui qui a d'une manière dominante fait de ce système d'exploitation pour mobile une sorte de "standard" (face quand même à un iOS qui avait encore tout récemment plutôt tendance à se renforcer) n'est autre que Samsung, et tous deux qui l'ont suivi (plutôt que d'avoir suivi l'OS de BlackBerry, ou encore un certain… Windows pour les mobiles). Vient alors cette contradiction dont il va être difficile de se dépêtrer. Qui n'a pas souhaité voir se développer cette fameuses "convergence" jadis omniprésente dans les médias, et dont on ne parle plus guère, depuis qu'elle est là ? Or, comment imaginer une convergence sans qu'elle soit totalement compatible pour les utilisateurs ?

La résultante de cette convergence (tout de même partagée entre deux univers) est l'épanouissement d'une multitude de services, d'applications etc. Inévitablement, monopole ou pas, entente ou pas, tout finit par se recouper. L'utilisateur veut voir tout fonctionner avec tout. L'idée que tel mode d'utilisation soit issu d'une entreprise, d'une association ou union professionnelle ou de toute autre entité sort des esprits. Toutefois, à la différence de ce qui relève des services publics, tout se gère pour ce qui concerne Android dans un univers entre entreprises privées, commerciales, et via des contrats de licences, des accords, des périmètres définis, dictés par des soucis logiques de rentabilité et parfois aussi par des contraintes issues d'autres réglementations (droits culturels, sécurité, écologie…).

Faudrait-il, dans ce contexte et comme nous osions l'imaginer, entrevoir d'autres motifs pour qu'une commission, siégeant à Bruxelles ou ailleurs, en vienne à chercher comment entraver la marche, certes conquérante, d'un acteur du numérique ? Peut-on se contenter d'imaginer des fonctionnaires n'arrivant plus à trouver le sommeil à la seule et lancinante idée que de braves citoyens ne peuvent guère chercher une info en ligne, se situer sur une carte, mettre en œuvre telle ou telle applications ou "streamer" une série qu'en utilisant les services de Google ? Et si, d'une manière plus discrète, tout cela n'était téléguidé que par l'envie de mieux suivre à la trace une entreprise aux activités mondiales ayant compris comment suivre un chemin optimisé dans un jeu de piste (fiscalement ?) bien géré ? Des fonctionnaires qui oseraient une sorte d'entente avec d'autres fonctionnaires ?

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Tag(s) : #L'info en temps réel, #- C'est un avis
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