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ALORS, COMME CA, ON NE FAIT PLUS DECOLLER LES CLIENTS...?

SIMULATION DE VOL, MICROSOFT M'A (presque) TUE ?

Morte, la simulation ? Oh que non ! Mais devenue confidentielle, absolument ! Notre confrère Micro Simulateur a publié cet automne un numéro spécial faisant le point sur cette activité telle qu'elle se présentait fin 2015 (il serait plus juste d'écrire "ne se présentait plus"). Très instructif et exhaustivement documenté, ce magazine a, pour tout dire, quelque peu remué le couteau dans la plaie côté rayons et linéaires. Il y a sur notre sol toujours au moins autant de clients potentiels, mais plus aucun produit, hormis chez certains très rares spécialistes.

Qui sont ces clients ? Tous ceux et celles qui volent, on volé ou voleront (avec un vrai manche en main). Et tous les autres, qui ont voyagé par la voie des airs et se seraient bien vus aux commandes de l'Airbus ou du Boeing où ils avaient pris place. En France, on dénombre plus de 600 aéroclubs, ce qui laisse estimer à des milliers d'individus ceux qui volent "pour de bon", avec licence, carnet de vol, visites médicales, de vrais pilotes privés et des quantités de membres qui préparent des brevets, des qualifications, etc.

Pas que pour faire joujou... Ceci n'est que le cœur d'une population bien plus étendue, pour laquelle la simulation est davantage qu'un simple loisir. Celle-ci a en effet des propriétés didactiques qui permettent d'économiser des heures de vrai vol pour se familiariser avec des facettes fondamentales du pilotage. C'est par exemple le cas pour comprendre et manipuler des instruments du tableau de bord. Le nombre obligatoire d'heures de vol pour pouvoir passer les examens n'ayant pas diminué, les heures aux commandes réelles ne sont ainsi plus consacrées au vol proprement dit, et non pour assimiler comment fonctionne l'aiguille d'un vario, un HSI, comment on exploite un VOR, etc.

Au-delà de ce "noyau dur" de clientèle, viennent ceux qui ont volé, anciens pilotes privés et professionnels. Qui plus est, on ne compte plus les commandants de bord et les "copis", même de grandes compagnies, retraités ou pas, qui pratiquent la simulation, celle du domaine des loisirs.

Cette mésaventure qui a pour origine majeure le (lâche) abandon de Flight Simulator par Microsoft est au delà de son simple cas une illustration révélatrice d'une tendance consistant à laisser filer ce que l'on appelle parfois les marchés de niches. La simulation, mais aussi les aspects les plus enrichissants de la photo (qui ose proposer des imprimantes A3 ?), la belle et vraie hi-fi, l'audiomobile... Est-ce plus fascinant de se concentrer sur le lave-linge au top des promos (et au plancher de la profitabilité) que sur ce dont ont envie des clients prêts à casser leur tirelire pour quelque chose qui les intéresse et les passionne ?

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