CE FUT UN BEAU DIMANCHE, MAIS...

Des regrets, des regrets, des regrets...

Paris, le 18 octobre 2015, date historique ! Là où ils étaient ouverts, pour la première fois grâce à la libération découlant de la loi Macron, les magasins et centres commerciaux n'ont pas manqué de clients. C'est même l'affluence qui a dominé. Qui peut s'en étonner, à part quelques donneurs de conseils particulièrement éloignés de la vraie vie des consommateurs. Est-ce que c'est bien, cette ouverture ? "Oui, répond sans hésiter une cliente interviewée par une chaîne de télévision. Je travaille toute la semaine. Il ne me reste que le dimanche pour faire des achats autres que les courses obligatoires du samedi". Les réponses strictement dans cette optique ont inondé des médias, mobilisés pour cette occasion.

Mais déjà, le constat d'un illogisme au profil de piège d'ores et déjà bien tendu se manifeste. Pourquoi avoir découpé la capitale en zones "avec" et zones "sans". La réponse est extrêmement simple : pour faire avancer ce schmilblick ou vieux fantasme. "Il va se créer inévitablement des effets de bord" prédit Nathalie Kosciusko-Morizet, qui suggère, sur les ondes d'Europe 1, qu'il aurait été préférable de faire de Paris tout entier une zone autorisée. A ceci près que l'effet de bord redouté serait transféré aux limites de la banlieue, reléguée en secteur mort sauf si, elle aussi est libérée. Ceci sans négliger les effets plus structurels comme l'incidence de ces découpages sur la valeur des fonds de commerce. Le zonage est une mauvaise solution, mais il a permis d'ouvrir un espoir, celui de voir un jour l'autorisation (et non l'obligation) faite au commerce dans son ensemble d'ouvrir sur tout le territoire quand il l'estime pertinent.

Mais chacun sait que la formule adoptée par Emmanuel Macron (qui est un socialo-libéral, ou un libéral-socialisant, mais qui n'est pas le fils spirituel de Margaret Thatcher), était la seule manière de composer avec le mur de l'opposition syndicale, celle qui, agrémentée du blocage des autoroutes et des boulevards périphériques, terrorise les élus de toutes religions. Pour le commerce comme pour tous les autres domaines, la route de la liberté est un très long chemin.